Jamais 2 sans 3…
Au jeu des 7 erreurs, j’aurais sans doute fait carton plein en ce beau samedi d’hiver du 27 février 2016. Rendez-vous était pris sur le tarmac du CRB Aviron à Anderlecht. Estelle accroche son vélo, Hilde est déjà là. Tiens, pas de Lulu. Ah, 4 appels en absence sur le GSM. Notre homme a réussi à se faire embarquer sa voiture à la fourrière. Le temps de courir entre le commissariat, la fourrière, le malheureux n’aura pas l’occasion de nous rejoindre pour participer au Marathon Mark Moens organisé par le KCCG, club kayak situé en bordure du Watersportbaan à Gent. Le temps de charger nos bateaux et une bonne demi-heure plus tard nous sommes sur place. Philippe Dandois est déjà présent. Son magnifique Nelo jaune reflète sous le soleil d’hiver.
L’accueil se fait dans le bar juste à côté du splendide bâtiment cubique du club. Quel endroit !!! La température varie entre 2°et 4°C, le vent pique, mais le ciel est bleu sans le moindre nuage. Parfait. Philippe Ost, l’organisateur nous montre son schéma du parcours. Départ groupé sur le WSB, puis tout de suite à droite sur le petit bras de Lys (la Leie) qui permet de rejoindre Coupure. Là, encore à droite jusqu’au ‘T’, à gauche, un autre bras de Lys vers le centre puis à nouveau à droite, pour rejoindre le ‘Ketelvest’ et passer dans le tunnel éclairé, d’une centaine de mètres de long sous la François Laurentplein. Surprenant ! Demi-tour puis retour par le second tube. Direction le centre-ville pour rejoindre la Lys, remonter plein Nord vers le Publiektheater et l’écluse derrière. Là encore demi-tour avant de revenir vers le Gravensteen, le château des Comtes. Ensuite, retour vers le WSB par le même chemin qu’à aller. Bon, va falloir retenir tout cela.
L’organisation a l’excellente idée de proposer l’évènement en rando et en compet. Quentin du SKC arrive, motivé. Fabienne nous a rejoint avec son splendide camper VW, et son Kmer. Dominique Dupas a la gentillesse de venir nous encourager. Vers 11h00, les premiers kayaks s’activent. Alors que je me prépare à embarquer, un jeune pêcheur me montre sa prise. Impressionnant, le garçon doit tenir la bête à deux mains. Sur l’eau, les K1, K2 côtoient des R1 ou des Kmers. Le TOP : ouverture d’esprit et complémentarité : voilà des qualités à retenir et à diffuser largement dans le petit milieu kayakiste.
Le départ, c’est par où ?
Première erreur. Les K1 et K2 en compète partent en sens inverses des randonneurs. Les compétiteurs doivent d’abord faire une boucle par le fond du WSB, autour de la fontaine puis revenir vers le bras de la Lys. Les randonneurs partent directement vers la Lys. Je n’avais pas bien saisi la nuance, et je place mon K1 dans le même sens que les randonneurs. Quand je me rends compte de mon erreur, je suis perpendiculaire au sens de départ. Le coup d’envoi est lancé. Pas bon. Je me retrouve bon dernier, à cravacher pour garder l’équilibre sur un WSB transformé en gigantesque jacuzzi. Cela secoue. Pour ceux qui connaissent le départ du marathon de Kasterlee, on est au double d’intensité de vagues. Je maintiens l’équilibre comme je peux. Je quitte le WSB, pour remonter le petit bras de Lys . Un peu plus loin deux jeunes filles en K2 sont sur le bord, le bateau hors de l’eau. Elles ont dessalé et arrêtent là. Pas de chance. Il faut dire cela reste fort bougeant. Les compétiteurs ont doublé les randonneurs. Les berges sont verticales et l’eau mettra longtemps à se calmer…
Alors, à gauche ?
Seconde erreur : en arrivant sur Coupure, je m’emmêle les pinceaux, mince, c’est à gauche ou à droite. Je tente à droite, hésite, fais de mi-tour pour repartir à gauche. Zut, et re-zut, c’était quand même à droite !!! Raté, et je double une nouvelle fois les randonneurs. Ce n’est que la seconde. Entretemps Philippe Ost, l’organisateur nous a rejoints. Il faut dire que nous sommes dans la queue du peloton. Philippe Ost fait le ‘camion balais’. Il signale que si j’avais continué dans la mauvaise direction, j’arrivais à Oostende !!!!! Vive le sens de l’orientation.
Froid, moi ? Jamais !
Je reprends le rythme, Sur Coupure, cela continue à secouer. Quel excellent exercice. Quelques centaines de mètres plus loin, je me rapproche de la berge de droite, pas de chance !!!! Ma pelle droite cogne des pierres à 20 cm sous la surface de la flotte. Le bateau penche sur la gauche, dangereusement, je tente un appui et je pars… en fausse-pelle…au jus !!! Le froid réveille. Je retourne le bateau, je le vide et il n’y a plus qu’à repartir. Philippe Ost est arrivé à ma hauteur, il me demande si tout va bien. Sympa. Il me dit de ne pas remettre ma jupette, au cas je volerais de nouveau à la flotte. Mouais, ce n’est pas une perspective qui m’enchante. 3 erreurs en 20 minutes de course, c’est comme cela que l’on apprend, non ? Et je redouble une nouvelle fois, Hilde, Fabienne et Estelle… Tiens, c’est la troisième fois! Le centre de Gent est envahit par les kayaks. C’est vraiment impressionnant. A titre perso, je les croise plusieurs fois. Si les canaux se transforment à chaque fois en lessiveuse, le spectacle de tous ces pagayeurs est grandiose.
Encouragements divers
La navigation commerciale (les bateaux-mouches) garde la priorité absolue. De temps à autres, il faut composer et attendre de passer sous un pont que le bateau aie fini sa manœuvre pour montrer les beautés de la ville aux touristes emmitouflés. Là aussi, l’expérience mérite d’être vécue. Les appareils photos des touristes crépitent pour tous ces kayakistes lancés à vive ... et moins vive allure. Sur le chemin du retour, j’entends une voix criée : « allez Jacques, allez, ». Le temps de lever les yeux, Cristina et Carl sont sur un pont du centre-ville. Sympa d’être venu nous encourager. Merci à eux. Les derniers kilomètres se passent sans encombre jusqu’à la ligne d’arrivée. Une belle expérience. Le temps de faire un petit débriefing avec Dominique, je fais une dizaine de minutes en ‘cool down’. Retour à la voiture, se changer (vite car les vêtements humides se refroidissent vite quand on arrête de bouger) et ranger le matériel. Mais il manque toujours un groupe de randonneurs… Je scrute le WSB mais personne à l’horizon. Après un bon quart, je reçois un SMS de Fabienne, qui profite d’une agréable terrasse de café avec quelques randonneurs néerlandophones, Hilde, Estelle et Philippe Dandois. Fabienne a la gentillesse de prévenir qu’il ne faut pas s’inquiéter et qu’il ne fait pas envoyer la sécurité, les zodiacs, les pompiers ou le Sea-king !!! Au retour, Philippe aura cette phrase merveilleuse : « nous sommes en plein surréalisme à la belge ! On part pour une compète et au deux tiers du parcours, tu te retrouves sur une terrasse de café pour prendre un pot entre passionnés de kayak ». Le retour du petit groupe se fera...après le prononcé du résultat. Sur sa page facebook, Philippe Ost, l’organisateur signalait avoir « perdu » 8 participants qui n’ont pas passé l’arrivée. Jan Seppe de Kasterlee l’a rassuré en expliquant que le groupe avait fait une pause méditative à une « petite chapelle ». Fameux pèlerins !!!! Vivement l’an prochain. Et merci à tous pour votre participation. Merci à Dominique pour ses conseils. Et un GRAND MERCI à l’organisateur.
Pour les photos, c'est ici:
https://flic.kr/s/aHskvimAKU