Le joli mois de mai !
Une succession de week-end où le kayak a été au centre des activités : une certaine forme de bonheur. Ce fut encore le cas en ce samedi 27 mai. Après une matinée consacrée à un acte partagé entre écologie, découverte et mise en valeur d’un patrimoine naturel (ah « notre » petite Senne est vraiment magnifique) l’après-midi était consacré à une manche de la World Cup Marathon organisée à Hazewinkel.
Nous arrivons juste avant la course des pupilles et des minimes. Ces jeunes sont motivés et prêts à en découdre. On retrouve Arne et Christine De Bruyne que nous avons plaisir de côtoyer régulièrement à Seneffe. Lors des marathons, les portages sont « obligatoires ». Pour ces catégories d’âge, le règlement prévoit une astuce formidable. Une fois que le jeune a débarqué, c’est un proche ou un parent qui peut porter le bateau. Le jeune doit s’occuper de sa pagaie. Le parent ne peut en aucun cas toucher à la pagaie. Toujours lors de ce portage, un couloir est prévu pour que les assistants puissent donner de l’eau au compétiteur. On découvre ainsi Arne et Christine qui sortent au ponton, récupèrent leurs pagaies et foncent à toute allure chez Katrien, leur Maman qui leur tend de quoi boire dans le couloir des assistants. Précisons que la chaleur est intense. Le thermomètre oscille autour de 30°C. Chapeau pour ces deux jeunes talentueux compétiteurs de faire de tels efforts sous le cagnard. Kristof lui s’occupe du portage du bateau. A peine a-t’il saisi l’hiloire du kayak qu’il se met à courir et à encourager Arne. Il a à peine le temps de terminer le portage de Arne, que Christine suit dans la foulée. Et rebelote, portage à toute allure, mini-pause hydratation pour Christine auprès de Katrien. Quelle magnifique image de parents dévoués à leurs enfants !
L’heure tourne et il est temps que je me prépare. Et oui le poireau que je suis va se frotter aux costauds. Le stress est tout de même bien présent. Suite aux fortes chaleurs, l’organisateur a diminué la distance de 19 à 13 kilomètres. Un quart d’heure avant le départ, je me mets à l’eau. Les sensations sont bonnes. Si ce n’est la chaleur les conditions sont parfaites. Pas trop de vent, le plan d’eau d’Hazewinkel reste un endroit privilégié. Le départ se fait adossé à un ponton. Une première pour moi. La longue litanie des noms s’égrènent dans les haut-parleurs. Cela laisse le temps de venir mettre la pointe arrière du kayak contre le ponton de départ, en dénageant délicatement. Pas simple, la tension est bien perceptible. A plusieurs reprises, le starter doit demander aux participants de reculer.
Dès que tout le monde est aligné, il lance son « Ready-Go » libérateur. Cela démarre très vite. Les meilleurs sont tout de suite loin devant, je tente de m’accrocher. AU fur et à mesure des minutes, je rattrape un concurrent et je me colle dans son sillage. Jouant les « Joop Zoetemelk » du kayak, je me permets de profiter de sa vague pour récupérer un peu, me reconcentrer sur la respi et un peu sur la technique. Un autre concurrent fait la même chose avec moi et nous formons un étonnant serpentin. Le soleil cogne. La bouche se déssèche en un rien de temps. J’hésite à perdre une demi-seconde pour prendre l’embout du camel-bag. Je tente de tenir jusqu’au bout du Watersportbaan. Je me dis que j’avalaierai une gorgée au premier virage. Le rythme est soutenu, je force un peu mais sans totalment m’épuiser. Je sens que nous allons pouvoir faire un bout de chemin ensemble avec les deux autres kayakistes. Le virage est déjà-là. Les bouées sont fort séparées et l’angle est bien large. Quel confort. Moi qui ne suis pas à l’aise en virage droit, me voilà rassurer. On reprend notre allure régulière. Le kayakiste devant moi a une carrure impressionnante. L’esprit divague. Je l’imagine en héros d’une d’une bande dessinée d’Astérix. (cela doit être le soleil qui tape trop fort sur ma casquette). Je reprends mes esprits et je me dis que je devrais à mon tour donner un coup de main à ce kayakiste.
J’accélère progressivement pour qu’à sont tour il puisse prendre ma vague. Le premier portage s’annonce. Je choisi le coté droit du ponton. Grand coup de dénage à droite, gouvernail à gauche toute, je pose la pagaie, sort le plus vite possible, je mets vite la pagaie dans le bateau et je commence le portage. Nous sommes toujours à trois. Les rythmes en course sont un peu différents. Je dois accélérer, j’entends quelques encouragements qui vont droit au cœur. L’autre ponton pour embarquer est déjà là. J’arrive à négocier la petite pente mais au moment où je crois poser l’arrière du bateau dans l’eau, je calcule mal mon coup et le gouvernail vient frapper le ponton de plein fouet en un bruit sourd et violent. Je mets le bateau à l’eau. Le doute m’assaille, je m’assieds vite, mais le constat est là, la barre est bloqué sur la gauche. Je ressors vite, j’ouvre la trappe, mais rien n’y fait l’axe est plié et le gouvernail ne pourra se réparer ainsi, sans démonter. Je retente le coup, je me remets à l’eau mais le bateau dévie en permanence de sa trajectoire. Impossible de continuer. C’est la mort dans l’âme que je suis obligé d’abandonner. Mes deux compagnons s’éloignent inexorablement. J’évacue le ponton au plus vite pour ne pas gêner les autres concurrents qui arrivent. Tant pis !!!
C’est une bonne leçon : le portage est une technique à travailler d’arrache-pied, tout comme sortir, soulever le bateau, porter sur l’épaule, la remise à l’eau et ré-embarquer sont des choses qui doivent s’apprendre et se pratiquer… Alors ? Au boulot, et on ne peut que s’améliorer. Il y a encore tant de choses à apprendre en kayak. Quel sport merveilleux !!!
Pour les photos : merc ià Katrien, Kristof et Domii, c’est ici :
https://flic.kr/s/aHskXHthV7