Et voilà la tartine de Schwalbe....Bonne lecture!
Une belle hivernale
Un dimanche grisouillant mais sec, après avoir chargé les bateaux au CRB Aviron, direction Machelen pour récupérer Georges et hop… tout le monde à Lier pour déposer les kayaks au KKCL, le club qui se trouve dans le centre de la très jolie ville de Lier. Evidement, je me trompe de club et je mets dans le GPS l’adresse du club de Anderstad, en périphérie de Lier. Pas grave, Georges récupère le coup et nous mène en quelques minutes au KKCL au centre de la ville de Louis Zimmer, le célèbre astronome.
L’endroit est bucolique. Des arbres, une digue, une « Spuihuis » qui sert d’écluse entre la Nete et la Kleine Nete, construite entre 1508 et 1516. Spuien en néerlandais signifie « rendre propre », la Spuihuis permettait de réguler la Kleine Nete qui parcourt le centre-ville, et ainsi « rincer » la cité. Restauré en 2009, cette Spuihuis accueille des évènements culturels ou récréatifs. Nous déposons les kayaks à proximité du club. Une bonne demi-heure plus tard, nous garons les voitures dans la Legastraat qui abrite le club organisateur à Niel sur la rive droite du Rupel. Le club a prévu une navette pour tous les chauffeurs avant la balade. Le top. En fin de rando, il n’y aura plus qu’à profiter de l’ambiance et de la soupe avant de rentrer chez soi. En attendant, nous remontons vers Lier.
Le clubhouse du KKCL est bien animé. Tiens, un surfski Epic est sur l’eau, accroché au ponton du club. Il ressemble étrangement à celui d’Herman du club de Oelegem. C’est bien lui ! On le retrouve au chaud, attablé, et dégustant une tartine et une « bonne chope » ! Le bonhomme est méritant. Parti en kayak de Niel vers 09h00, il a profité de la marée montante pour se taper la distance de 24 kilomètres. Et il attend tout le monde pour repartir dans l’autre sens et faire la rando. Chapeau Herman !!! Et il n’est pas le seul à avoir accompli ce surprenant aller-retour. L’inoxydable Jan Laenen a également fait l’aller-retour, mais une fois arrivé à Lier, il n’a pas fait de pause et il est reparti vers Niel, enquillant les 48 kilomètres non-stop !!!! IMPRESSIONNANT !!!
Il est près de midi et demi quand nous sommes à l’eau. Georges prend les devants et se cale sur un rythme régulier. Le temps de monter dans nos surfskis, et nous profitons tout de suite de la marée descendante. Il est toujours surprenant d’être aussi loin de la mer et de pouvoir compter ainsi sur la marée… Nous doublons quelques participants. C’est l’avantage de nos surfski, stables ET rapides. La météo est avec nous, il ne fait pas froid, et le ciel gris garde son écluse fermée ! La Nete permet de contourner Lier par l’Est puis le Sud. Les méandres sont larges. C’est au sortir de la ville après +/- 6 kilomètres que Herman nous rattrape. Nous ferons le reste de la rando en sa compagnie. Ils ont de l’allure les trois surfski ensemble.
En parlant de méandre, Herman nous explique que suite aux grandes marées du mois dernier, les joncs qui poussaient sur les bords externes, ont tous été arrachés par les forts courants. Et c’est vrai que partout à l’extérieur des virages, les berges sont nues et pelées. Herman qui a participé au Coudewinterwedstrijd de la semaine précédente expliquait que les eaux étaient jonchées de cette paille pas comme les autres.
Peu après Lier, nous arrivons sur la commune de Duffel…. Cela vous dit quelque chose ? Allez cherchez bien… Duffel… Duffel… Mais oui, le Duffle Coat.
Cela vous rappellera peut-être un souvenir de jeunesse, le célèbre manteau avec ses 3 ou 4 fermetures en corde et petit bout de bois (ou en cuir et corne, pour les versions luxe). La laine épaisse, rugueuse et noire de la région a permis depuis le XVème siècle à la ville de Duffel d’exporter ces célèbres tissus. La célèbre fermeture du manteau provient de l’armée prussienne pour que les militaires puissent manipuler leurs uniformes avec des gants.
Le Duffle Coat est une déformation anglaise de Duffel. Les premiers Duffle coat sont taillé par John Partridge au Royaume-Unis en 1887. La Royal Navy (marine britannique) l’inclut dans sa tenue de base. Fin du XIXème, plusieurs expéditions en Arctique et en Antarctique confirment les performances de ce vêtement. Le succès restera à travers les décennies du XXème siècle. Montgoméry en portait un en permanence. Jean Cocteau s’était fait faire une version blanche. Sans parler du prince Charles ou plus récemment encore de Gwen Stefani ou du mannequin Cara Delvingne, le Duffle Coat reste une valeur sûre.
La rando continue a rythme soutenu. Nous passons sous la E19. L’endroit est parfois piégeux. Les piles du pont sont enfoncées dans une courbe de la Nete. Le courant génère de nombreuses marmites. Là encore la stabilité des surfskis nous permet de passer en toute facilité.
Quelques jolies courbes plus loin, nous rejoignons la confluence avec la Dyle. Sur la gauche la Dyle déboule gentiment. Plus haut c’est le Zennegat (voir le post ‘Esprit du Ruppel’). Nous voilà sur le Rupel . L’endroit reste magique. Herman commence à accélérer. Est-ce la proximité du club de Niel qui le motive ?
Nous profitons de la vue de quelques bateaux laissés à l’abandon. L’endroit dégage une ambiance surprenante. Des bâtiments de trois ou quatre étages, avec appartements de luxe aux vastes baies vitrées côtoient des sablières et des cimenteries. Nous passons devant Boom. Sur la rive opposée, Kleine Willebroek et son char domine le paysage. Herman poursuit son accélération. Je reste à proximité. Je me reconcentre sur la technique pour suivre le rythme.
Durant les trois derniers kilomètres, la montre GPS affiche une vitesse qui oscillera entre 14 et 16 km/h. Wouaw. Peu avant l’arrivée, Herman relâche la pression. Je lui demande pourquoi il accélrait ainsi, si il avait froid, ou marre de pagayer ? Pas du tout ! Un besoin pressent motivait ses accélérations. C’est ça ‘l’effet Westmalle', non ?
Herman débarque et je profite encore du Rupel. Vous l’aurez compris, je suis conquis par ce lieu. Je remonte le courant pour croiser Lulu qui termine en beauté. A la remontée j’arrive péniblement à 6 km/h. Un kilomètre plus loin, je retrouve Georges. Fatigué mais heureux. Nous terminons ensemble cette très belle rando. Le temps de ranger le matériel et de se changer, nous dégustons une délicieuse soupe qui revigore les corps.
Merci au club de Niel pour l’organisation. Merci au KKCL pour l’accueil au départ. Pour les photos : c’est ici :
https://flic.kr/s/aHskRizeqc